La longue traversée de Diana Niepce vers une reconquête de son corps revêt la forme d’un trio. Ce long processus d’affirmation de soi, de sa différence et de son handicap est devenu la matrice d’un livre publié en 2021, puis d’un ballet : Anda, Diana. Une pièce tendre entre trois corporalités et trois personnalités différentes, entre attraction et répulsion, lâcher-prise et résistance, aux portés acrobatiques complexes. Au cœur de ce « combat », Diana Niepce mène toujours la danse et dégage une grande puissance dans sa manière d’être, dans ce corps fragile manipulé ainsi mis en mouvement. Celle qui a réussi à se retrouver dans le corps de l’autre, « dans l’accord secret qui a fait de son corps un conteur », explore la pesanteur à travers un jeu de contraintes et de forces et l’utilisation des techniques du contact et du relâchement. Elle évoque la nécessaire présence de l’autre, le besoin d’un soutien indéfectible : question de pouvoir ? d’interdépendance ? Il ne s’agit pas ici de souffrance mais de rédemption, d’élan vital : une manière de nous interroger sur la fragilité de l’être… Anda, Diana remet ainsi en question les normes liées au corps et fait du corps non normatif un corps « révolutionnaire ».