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Date : 27-05-2024 08:54:29
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26/05/2024
Projet de loi sur la fin de vie: un texte remanié qui permet "le suicide assisté et l'euthanasie", dénonce ce médecin
Alors que le projet de loi sur la fin doit être examiné lundi à l'Assemblée nationale, celui-ci a été remanié lors de son passage en commission spéciale. Le néphrologue Bruno Dallaporta a dénoncé ce dimanche sur RMC un "véritable enfumage", jugeant que les modifications ne permettent non pas une "aide à mourir" mais bel et bien le "suicide assisté et l'euthanasie". "Une rupture qualitative en termes de qualité morale", selon lui.
Le projet de loi sur la fin de vie arrive en première lecture dans l'hémicycle de l'Assemblée lundi 27 mai, pour deux semaines. Objectif: autoriser pour la première fois en France une "aide à mourir" pour certains patients.
La ministre de la Santé Catherine Vautrin n'a eu de cesse de vanter un "texte équilibré". Mais les débats de la commission spéciale à l'Assemblée ont abouti à la modification de plusieurs points-clé, mettant en péril selon de nombreuses voix ce fragile équilibre.
Cinq situations qui relient le médecin à la mort
C'est justement ce texte remanié qu'a voulu dénoncer ce dimanche sur RMC dans la Matinale Week-end le néphrologue Bruno Dallaporta. "En 8 jours, on a fait autant sauter les verrous que le Canada en 8 ans ou la Belgique en 20 ans", a-t-il jugé.
Selon lui, le terme "aide à mourir est un brouillard qui créé un véritable enfumage. Il cache beaucoup de choses". Le professionnel de santé a ainsi expliqué les "cinq situations qui relient le médecin à la mort", à savoir l'abstention, l'antalgie, la limitation ou l'arrêt du traitement, le suicide assisté et l'euthanasie.
Bruno Dellaporta a fustigé la "confusion et les amalgames" à propos du projet de loi et ses modifications. "Ce n'est pas une aide à mourir mais un suicide assisté et une euthanasie", a-t-il argué, soulignant par ailleurs que la France serait le seul pays à proposer les deux distinctivement. "Une rupture qualitative en termes de qualité morale", selon lui.
Risques de division chez les familles
Le suicide assisté reposant sur le fait de "remettre à la personne un poison qu'elle va elle-même absorber ou une perfusion qu'elle va déclencher". L'euthanasie se distingue du fait que ce soit le "médecin" qui provoque délibérément la mort avec une substance létale", a exposé Bruno Dellaporta.
"On ne sait plus ou est la limite", "si un proche peut provoquer la mort, il peut y avoir des risques d'abus de confiance et de divison dans les familles", a continué le néphrologue.
La mention du "pronostic vital engagé à court ou moyen terme" a été remplacée par la notion d'affection "en phase avancée ou terminale", un changement salué par le rapporteur du texte Olivier Falorni (MoDem).
"Une grande perversité", a dénoncé Bruno Dallaporta. Selon lui, cette modification pourra permettre à quelqu'un dont la maladie "et non l'individu" est en phase terminale mais qui ne risque pas de mourir tout de suite car il peut par exemple "être greffé" d'être euthanasié. "On peut euthanasier des personnes qui ne sont absolument pas en fin de vie", s'est-il alarmé.
Délit d'entrave au suicide assisté: "Collusion entre prévention et promotion"
Le médecin a également dit crainte que des professionnels de santé puissent être attaqués alors que la députée LFI Caroline Fiat a déposé un amendement visant à instaurer un délit d'entrave au suicide assisté. "Il y a une collusion de la prévention du suicide et sa prévention". "Il y a 200.000 tentatives de suicides en France et 9.000 qui aboutissent chaque année", a rappelé Bruno Dallaporta.
Celui qui a co-écrit le livre Tuer les gens, tuer la terre. Passion euthanasique et crise écologique avec Faroudja Hocini a dit regretter "'qu'on se focalise sur l'individu, sur le court terme au lieu du long terme".
"On oublie la solidarité collective. On a une population qui se reproduit de moins en moins et un grand âge immense arrive. En 2030, il y aura 2.5 millions de personnes âgées de plus de 85 ans et le double en 2050", a-t-il rappelé.
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