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Date : 28-07-2024 18:49:45
"Macron et la gauche : le cocufiage permanent.
La République en danger. On a tellement entendu ce couplet, tellement crié "au loup" qu'on finit par ne plus s'émouvoir de rien.
En refusant de nommer un premier ministre issu du NFP, ce mardi 23 juillet, Emmanuel Macron a pourtant commis une faute morale, une faute politique, illustrant la dérive d'un régime politique dans lequel le monarque républicain s'arroge le droit de décider, seul, que telle majorité
relative - la sienne - est apte à gouverner, tandis que telle autre - celle du NFP - n'en serait pas capable.
Quelle loi fixe le seuil de sièges en dessous duquel une majorité relative ne pourrait plus gouverner ? Il n'appartient pas au chef de l'Etat de préjuger
de la capacité d'une majorité relative à faire voter des textes, pas plus qu'il ne lui revient de décerner des brevets de républicanisme. Disqualifier "à priori", changer la règle du jeu selon les caprices d'un homme, n'est-ce pas la définition-même de l'ARBITRAIRE ? On répondra que le président de la république peut nommer à Matignon le premier quidam qu'il croisera dans la rue, que la Constitution ne l'oblige à rien en la matière. Certes, il n'en reste pas moins qu'en gouvernant selon son bon plaisir, en cherchant à contourner le résultat des urnes au moyen de bricolages partisans, Emmanuel Macron trahit l'esprit des institutions et abîme sa fonction.
Avoir "le République plein la bouche" ne suffit pas. Encore faut-il s'en montrer digne. " Louis Nadau pour "Marianne".
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