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Date : 25-11-2025 12:22:42
Guerre en Ukraine, « transformation du service national universel »… ce qu’il faut retenir des déclarations d’Emmanuel Macron
Au cours d’un entretien, ce mardi 25 novembre, au micro de RTL, Emmanuel Macron a longuement abordé les négociations de paix en Ukraine, en plaidant pour « ne pas se montrer faible face à la Russie ». Le chef de l’État a également évoqué « la transformation du service national universel vers une nouvelle forme », et a indiqué qu’il aurait « l’occasion de l’annoncer dans les jours à venir ».
Clémentine Eveno
Publié le 25/11/2025
Extraits :
Près de quatre ans après l’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022, le chef de l’État s’est exprimé, au micro de RTL, ce mardi 25 novembre, au sujet des négociations de paix entre les deux pays. Le chef de l’État s’est aussi défendu de vouloir « envoyer nos jeunes en Ukraine », tout en maintenant en creux un discours pro-guerre. L’Humanité vous résume ce qu’il faut retenir de ses propos, en quelques points.
« Nous voulons la paix, mais pas une capitulation »
Interrogé sur le plan soumis à l’Ukraine par l’administration Trump, Emmanuel Macron a concédé qu’il s’agissait d’une « démarche qui va dans le bon sens : la paix ». Il a toutefois rappelé que cette initiative états-unienne avait été menée « après des discussions avec les Russes », ce qui, selon lui, « donne une idée de ce qui est acceptable pour les Russes ».
« Si nous sommes faibles en Ukraine, vous donnez un signal de faiblesse à la Russie, elle va continuer d’avancer », a ensuite affirmé le chef de l’État. Et d’insister reprenant la rhétorique européenne des derniers jours : « Nous voulons la paix, mais pas une capitulation ». Emmanuel Macron a ainsi plaidé pour des garanties de sécurité « robustes », à la fois pour l’Ukraine et pour les Européens, reposant sur deux piliers selon lui. D’abord, « la régénération de l’armée ukrainienne », que la France contribuerait à « piloter » en « matière de formation, d’équipement et de capacité opérationnelle sur les mois et les années qui viennent ».
Quant au second pilier, il s’agit, pour le chef de l’État, de la mise en place de forces de réassurance dans des zones éloignées du front, le jour où un accord de paix serait signé. « On met en place des forces de réassurances, avec des soldats britanniques, français, turques », a-t-il expliqué, tout en précisant qu’il ne fallait pas « paniquer les Français, qui disent qu’on va tout de suite envoyer des troupes ». Le chef de l’État s’est ensuite autofélicité : « Les choix que nous prenons en Ukraine sont les bons. »
Selon le chef de l’État, la Russie « produit des sous-marins, des missiles, des tanks et elle finance des armées chez les tiers pour les envoyer sur le front ukrainien ou demain pour nous menacer si nous sommes faibles ». « Elle a toute une batterie d’équipements et nous sommes à portée de ces équipements », a-t-il indiqué. Avant de poursuivre : « Les missiles interbalistiques, nous sommes tous exposés à ces derniers. Donc voilà la réalité de la menace. (…) Si nous voulons nous protéger, nous, Français, (…), nous devons montrer que nous ne sommes pas faibles avec la puissance qui nous menace le plus. »
Vers une « transformation du service national universel » ?
Emmanuel Macron a refusé de confirmer la création d’un service militaire volontaire. Il a toutefois évoqué la nécessité « que les compatriotes comprennent l’armée, et participent à la réserve ». Il a ainsi mentionné « la transformation du service national universel vers une nouvelle forme », sans préciser davantage, annonçant qu’il « aurait l’occasion de le détailler dans les jours à venir ». « Il faut supprimer toute idée confuse qui consisterait à dire qu’on va envoyer nos jeunes en Ukraine, ce n’est pas le sens de cette affaire », a-t-il également précisé.
Interrogé sur les propos, mardi 18 novembre, du chef d’état-major des Armées, Fabien Mandon, qui avait estimé que les citoyens français devaient « accepter de perdre (leurs) enfants », Emmanuel Macron a pris sa défense : « Son propos a été déformé, il a été sorti de son contexte, il a pu le clarifier. (…) Tout soldat fait sacrifice, mais il ne faut pas expliquer à tous les Français qu’on va les sacrifier, ça n’a aucun sens. Et ce n’est pas ce qu’il a dit ».
Pourtant, samedi 22 novembre, en marge du G20 à Johannesburg, le président affirmait déjà : « Dans le monde où nous vivons fait d’incertitudes, d’une montée des tensions, si nous voulons véritablement être en sécurité, il faut dissuader l’autre de venir (…) La France doit continuer d’être une nation forte avec une armée forte mais avec aussi une capacité de sursaut collectif. »
Ce n’est pas la première fois que l’idée d’un retour du service militaire apparaît. Emmanuel Macron avait introduit ce projet le 13 juillet, devant un parterre de hauts gradés. Face à une Europe « mise en danger » par la « menace durable » de la Russie, « il faut une nation capable de tenir, d’être mobilisée », avait-il estimé.
La défense, une nouvelle fois, de son choix de dissoudre l’Assemblée
Enfin, interrogé sur la possibilité d’avoir un budget avant Noël, Emmanuel Macron a renvoyé la balle : « C’est le gouvernement et le Parlement qui ont cela à faire ». Puis il a défendu une nouvelle fois son choix de dissoudre l’Assemblée après les élections européennes de juin 2024. « Moi, j’ai fait un choix en conscience, face à une situation politique qui était bloquée et des gens qui annonçaient la censure », a-t-il plaidé.
Selon lui, les Français ont depuis « pris leurs responsabilités » en se rendant « massivement » aux urnes et en élisant une Assemblée « légitime mais fragmentée ». Le président rappelle ensuite que la suite dépend désormais des parlementaires : « Maintenant, les responsables politiques qui sont à l’Assemblée, ils ont une responsabilité. »
https://www.humanite.fr/politique/donald-trump/negociations-de-paix-transformation-du-service-national-universel-ce-quil-faut-retenir-des-declarations-demmanuel-macron
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