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Date : 26-03-2024 19:22:39
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26/03/2024
Le Pr Philippe Parola démis de ses fonctions à l’IHU de Marseille
La crise du Covid est terminée, mais la chasse aux sorcières se poursuit. À l’IHU de Marseille, le Pr Philippe Parola, ancien bras droit du Pr Raoult, vient d’être démis de ses fonctions de chef de service au pôle des maladies infectieuses. Ses avocats annoncent qu’ils vont saisir la justice pour « harcèlement et abus de pouvoir ».
◆ Une sanction avant la fin d’une instruction
Le Pr Philippe Parola, chef du service des maladies infectieuses aiguës à l’IHU de Marseille, vient d’être démis de ses fonctions par la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM). Il l’a annoncé officiellement dans un tweet en date du 19 mars dernier, où il fait suivre un communiqué de ses avocats, maîtres Éric Lanzarone et Pierre Bruno.
« Cette décision a été prise, alors qu’une saisine de la juridiction disciplinaire des hospitalo-universitaires, à l’initiative d’un ancien ministre de la Santé (démissionnaire) [Aurélien Rousseau, NDLR] et de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, est en cours d’instruction », soulignent les deux avocats, qui s’interrogent : « Sanction avant instruction ? Est-ce légal ? »
◆ À cause d’une étude sur l’hydroxychloroquine
En effet, selon nos confrères de France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur, « une procédure disciplinaire avait été lancée en décembre dernier contre trois médecins proches de Didier Raoult à l’IHU de Marseille. Dans le détail, les trois médecins visés sont Matthieu Million, chef de service des hospitalisations de jour de l’IHU-MI, Philippe Parola, chef de service des maladies infectieuses aiguës, et Philippe Brouqui, infectiologue. »
Il est reproché à Philippe Parola et à ses collègues d’avoir publié en avril 2023, sur le site MedRxiv, une étude portant sur 30 000 patients atteints du Covid et soignés à l’IHU Méditerranée Infection, démontrant que la prise en charge précoce de ces malades, par des traitements à base d’hydroxychloroquine et d’azithromycine, avait été efficace. Dans une tribune parue dans Le Monde du 28 mai 2023, seize sociétés médicales avaient dénoncé ce qu’elles qualifiaient de « plus grand essai thérapeutique “sauvage” connu à ce jour ».
◆ Des pressions politiques ?
Mais « pourquoi le professeur Parola est-il ciblé ? » questionnent Mes Lanzarone et Bruno. « Aucun autre soignant de l’IHU, aucun des médecins qui ont demandé à l’AP-HM l’autorisation de décrire leurs résultats (sous contrôle d’huissier), aucun des 30 coauteurs des publications précédentes (qui d’ailleurs n’avaient jamais été contestées), n’a été sanctionné par M. Crémieux. »
Dans leur communiqué, les deux avocats subodorent des pressions « politiques ? autres ? » émanant des hautes instances (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, université Aix-Marseille, Fondation IHU…) ou du ministère de la Santé, dont l’actuel directeur de l’AP-HM, François Crémieux, dépend.
◆ Plainte pour « harcèlement et abus de pouvoir »
Ils rappellent que c’est pourtant « le directeur général de l’AP-HM [à l’époque Jean-Olivier Arnaud, NDLR] qui a autorisé les études » aujourd’hui incriminées.
Les deux avocats concluent leur communiqué en annonçant qu’ils vont « saisir la justice pour harcèlement et abus de pouvoir ».
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