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Poésies et Poètes
Auteur : Rosalie1334 
1/236

Date :    07-04-2022 13:55:36



Printemps
Victor Hugo

Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !

Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;

Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.

Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,

A travers l’ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.


Auteur : Rosalie1334 
2/236

Date :    02-03-2024 13:51:21


Mistral gagnant 🍬

À m'asseoir sur un banc, cinq minutes, avec toi
Et regarder les gens, tant qu'y en a
Te parler du bon temps, qui est mort ou qui reviendra
En serrant dans ma main tes petits doigts.

Pis donner à bouffer à des pigeons idiots
Leur filer des coups de pied pour de faux
Et entendre ton rire qui lézarde les murs
Qui sait surtout guérir mes blessures.

Te raconter un peu comment j'étais, minot
Les bombecs fabuleux qu'on piquait chez l'marchand
Car-en-sac et Minto, caramels à un franc
Et les Mistral Gagnants.

À remarcher sous la pluie, cinq minutes, avec toi
Et regarder la vie, tant qu'y en a
Te raconter la Terre en te bouffant des yeux
Te parler de ta mère, un petit peu.

Et sauter dans les flaques pour la faire râler
Bousiller nos godasses et s'marrer
Et entendre ton rire comme on entend la mer
S'arrêter, repartir en arrière.

Te raconter surtout les Carambars d'antan et les Coco Boers
Et les vrais Roudoudous qui nous coupaient les lèvres
Et nous niquaient les dents
Et les Mistral Gagnants.

À m'asseoir sur un banc, cinq minutes, avec toi
Regarder le soleil qui s'en va
Te parler du bon temps, qui est mort et je m'en fous
Te dire que les méchants, c'est pas nous.

Que si moi je suis barge, ce n'est que de tes yeux
Car ils ont l'avantage d'être deux
Et entendre ton rire s'envoler aussi haut
Que s'envolent les cris des oiseaux.

Te raconter, enfin, qu'il faut aimer la vie
L'aimer même si le temps est assassin et emporte avec lui
Les rires des enfants
Et les Mistral Gagnants
Et les Mistral Gagnants.

Renaud. 🍬
Auteur : Primevere13  
3/236

Date :    03-03-2024 18:48:24


La pomme

Une pomme rubiconde
Se pavanait, proclamant
Qu’elle était le plus beau
de tous les fruits du monde,
Le plus tendre, le plus charmant,
Le plus sucré, le plus suave,
Ni la mangue, ni l’agave,
Le melon délicieux,
Ni l’ananas, ni l’orange,
Aucun des fruits que l’on mange
Sous l’un ou l’autre des cieux,
Ni la rouge sapotille,
La fraise, ni la myrtille
N’avait sa chair exquise et sa vive couleur.
On ne pourrait jamais lui trouver une sœur.

La brise répandait alentour son arôme
Et sa pourpre éclatait sur le feuillage vert.

- "Oui, c’est vrai, c’est bien vrai!"
dit un tout petit vers
Blotti dans le creux de la pomme.

Pierre GAMARRA (1919 - ...) - "La Mandarine et le Mandarin" (1974)
Auteur : Rosalie1334 
4/236

Date :    04-03-2024 10:22:08


Le moqueur, moqué.

Un escargot 🐌
se croyant beau, se croyant gros,
se moquait d’une coccinelle. 🐞

Elle était mince, elle était frêle
Vraiment, avait-on jamais vu
Un insecte aussi menu!

Vint à passer une hirondelle 🐦
qui s’esbaudit du limaçon.
– Quel brimborion! s’écria-t-elle,
C’est le plus maigre du canton.

Vint à passer un caneton.🦆
– Cette hirondelle est minuscule,
voyez sa taille ridicule
dit-il d’un ton méprisant.

Or, un faisan aperçut le canard et secoua la tête :
– Quelle est cette minime bête?
au corps si drôlement bâti?
On n’a jamais vu plus petit.

Un aigle qui planait, leur jeta ces paroles 🦅
– Êtes-vous fous? Êtes-vous folles?
Qui se moque du précédent
sera moqué par le suivant.

Celui qui d’un autre se moque
à propos de son bec, à propos de sa coque,
de sa taille ou de son caquet,
risque à son tour d’être moqué.

Pierre Gamarra.
Auteur : Shangai  
5/236

Date :    04-03-2024 22:43:17


Un couplet de la chanson de Phil Barney
" Chanson désenchantée ''
album " Tour d'Ivoire " que j'adore !


" Des souffles chauds aux sourires qui s'écaillent ,
de l'eau des larmes à l'encre des chansons ,
l'heure est venue que tu me lises en braille,
tant j'ai usé de gommes et de crayons !"
Auteur : Primevere13  
6/236

Date :    05-03-2024 15:48:42


Mars (la ronde des mois)

Mars, le mois des fous,
Qui s'amuse et bafoue
Les lois, même de la nature.
Un jour l'hiver perdure
Un autre l'été semble être là.
Mars, long mois plein de falbalas
Où, la nature, enfin, s'éveille
Après de longs mois de veille.

Les animaux sortent de leur torpeur
Au milieu de ces jours trompeurs,
Dans un environnement prometteur.
Mais, rien n'arrête ce vilain rouspéteur,
Qui n'en fait qu'à sa tête,
Et, comme une vedette,
Annonce le retour du Printemps,
Dans une orgie de coloris, promettant,
L'éclosion de la vie insolente
Telle une immense vague déferlante.

(Dominique Sagne)
Auteur : Shangai  
7/236

Date :    08-03-2024 08:32:31


UNE NUIT SUR LA PLAGE
PAR HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL

Sur le sombre Océan tombait la nuit tranquille ;
Les étoiles perlaient au ciel silencieux ;
Le flot montait sans bruit sur le sable de l'île...
Ô nuit, quel souffle alors vint me mouiller les yeux ?

Le froid saisit mon cœur, quand, muet, immobile,
Étendu sur la grève, et le front vers les cieux,
Je sentis, comme on sent que sur la vague il file,
La Terre fuir, sous moi, navire audacieux !

Du pont de ce vaisseau qui m'emportait, sublime,
Je contemplai, nageant sur l'éternel abîme,
Les flottes des soleils au voyage béni ;

Et, d'extase éperdu, sous les voûtes profondes,
J'entendis, ô Seigneur, dans l'éther infini,
La musique du temps et l'hosanna des mondes.


Auteur : Primevere13  
8/236

Date :    09-03-2024 13:11:52



Un oiseau descendait l'allée;
Il ne m'avait pas vue.
Du bec il coupa net un ver
Et le goba tout cru.

Il but ensuite une rosée
D'une herbe toute proche;
D'un bond, se rangea près du mur
Au passage d'un scarabée.

Il jetait des regards furtifs
Partout; on eût pris ses yeux
Pour deux boutons craintifs;
Sa tête en velours s'agitait
Comme en danger, discrète,

Je tendis une miette -
Alors il déploya ses plumes,
Glissa sur ses doux avirons
Comme fendant un océan
Trop satiné pour la couture,

Ou comme un papillon plongeant des rives
De midi, et nageant sans un clapotis.

Emily DICKINSON

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