◄ Autres villes

Le site des sorties entre amis et rencontres amicales dans ta ville.
         
Vacances inter OVS ►
Forums > Salon de thé
Autres forums sur des centres d'intérêt précis :
Grâce à ton aide, le site restera sympathique comme tu l'aimes !

Quel problème veux-tu soumettre à la communauté ?






◄◄ 12345678910►►

Poésies et Poètes
Auteur : Primevere13  
33/82

Date :    12-08-2025 20:09:42


Elle avait dans les mains.
.
Elle avait dans les mains, une rose coupée,
Une écharpe de feu, par le vent, enlacée.
Sous des contours noircis, ses yeux étaient deux lacs.
Ses cheveux noirs corbeau avaient quelques ressacs.
Le jour était en pluie et en sombres nuages,
Un temps triste à mourir pour de tristes naufrages.
.
Elle avait dans les mains, une rose coupée,
Mais l’épine en plein cœur et l’âme soulevée,
Par l’ombre du passé et comme un long tourment,
Si fragile et si frêle et si forte pourtant,
Son parfum si léger, semblant des plus étranges,
Avait de vieux jardins, la subtile fragrance.
.
Elle avait dans les mains, une rose coupée,
Puis des lèvres carmin, une robe moirée,
Aux couleurs de la nuit et aussi ce collier,
Qu’il lui avait offert, à la fin d’un été.
Le sombre lui allait comme écrin pour le drame
De cet amour perdu, éteint comme une flamme.
.
Elle avait dans les mains, une rose coupée,
Un sourire parfois, en tristesse voilée,
Pour le chant d’un oiseau, pour quelque souvenir,
Pour oublier l’instant et ce pauvre avenir,
En réponse à ces gens de paroles gentilles,
Mais gardait le silence au-delà des broutilles.
.
Elle avait dans les mains, une rose coupée,
Soudain, elle s’avança et, quelque peu voutée,
Elle lâcha la fleur, qui se mit à tourner,
Tourner, tourner encor, juste avant de tomber,
Avec un léger bruit qui lui sembla immonde,
Sur le bois du cercueil dans le fond de la tombe.
.
Philippe Regnault.
Auteur : Shangai  
34/82

Date :    13-08-2025 22:48:08


*** C'était l'hiver ***

Elle disait "J'ai déjà trop marché
Mon cœur est déjà trop lourd de secrets
Trop lourd de peines"
Elle disait "Je ne continue plus
Ce qui m'attend, je l'ai déjà vécu
C'est plus la peine"
Elle disait que vivre était cruel
Elle ne croyait plus au soleil
Ni aux silences des églises
Même mes sourires lui faisaient peur
C'était l'hiver dans le fond de son cœur
Elle disait que vivre était cruel
Elle ne croyait plus au soleil
Ni aux silences des églises
Même mes sourires lui faisaient peur
C'était l'hiver dans le fond de son cœur
Le vent n'a jamais été plus froid
La pluie plus violente que ce soir-là
Le soir de ses 20 ans
Le soir où elle a éteint le feu
Derrière la façade de ses yeux
Dans un éclair blanc
Elle a sûrement rejoint le ciel
Elle brille à côté du soleil
Comme les nouvelles églises
Mais si depuis ce soir-là je pleure
C'est qu'il fait froid
Dans le fond de mon cœur
Elle a sûrement rejoint le ciel
Elle brille à côté du soleil
Comme les nouvelles églises
Mais si depuis ce soir-là je pleure
C'est qu'il fait froid
Dans le fond de mon cœur
Elle disait "J'ai déjà trop marché
Mon cœur est déjà trop lourd de secrets
Trop lourd de peines "

*** Francis Cabrel ***
Auteur : Shangai  
35/82

Date :    17-08-2025 09:46:10


*** L'AMITIE ***
Beaucoup de mes amis sont venus des nuages
Avec soleil et pluie comme simples bagages
Ils ont fait la saison des amitiés sincères
La plus belle saison des quatre de la Terre
Ils ont cette douceur des plus beaux paysages
Et la fidélité des oiseaux de passage
Dans leurs cœurs est gravée une infinie tendresse
Mais parfois dans leurs yeux se glisse la tristesse
Alors, ils viennent
Se chauffer chez moi
Et toi aussi
Tu viendras
Tu pourras repartir au fin fond des nuages
Et de nouveau sourire à bien d'autres visages
Donner autour de toi un peu de ta tendresse
Lorsqu'un autre voudra te cacher sa tristesse
Comme l'on ne sait pas ce que la vie nous donne
Il se peut qu'à mon tour je ne sois plus personne
S'il me reste un ami qui vraiment me comprenne
J'oublierai à la fois mes larmes et mes peines
Alors, peut-être
Je viendrai chez toi
Chauffer mon cœur
À ton bois

*** Françoise HARDY 💕 ***
Auteur : Primevere13  
36/82

Date :    19-08-2025 03:23:49



Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu'on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

Qu'as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?

Paul VERLAINE
Auteur : Primevere13  
37/82

Date :    19-08-2025 15:45:11


La rose-thé

La plus délicate des roses
Est, à coup sûr, la rose-thé.
Son bouton aux feuilles mi-closes
De carmin à peine est teinté.

On dirait une rose blanche
Qu'aurait fait rougir de pudeur,
En la lutinant sur la branche,
Un papillon trop plein d'ardeur.

Son tissu rose et diaphane
De la chair a le velouté ;
Auprès, tout incarnat se fane
Ou prend de la vulgarité.

Comme un teint aristocratique
Noircit les fronts bruns de soleil,
De ses soeurs elle rend rustique
Le coloris chaud et vermeil.

Mais, si votre main qui s'en joue,
A quelque bal, pour son parfum,
La rapproche de votre joue,
Son frais éclat devient commun.

Il n'est pas de rose assez tendre
Sur la palette du printemps,
Madame, pour oser prétendre
Lutter contre vos dix-sept ans.

La peau vaut mieux que le pétale,
Et le sang pur d'un noble coeur
Qui sur la jeunesse s'étale,
De tous les roses est vainqueur.

De Théophile Gautier
Recueil : Émaux et camées (1852)
Auteur : Shangai  
38/82

Date :    19-08-2025 22:12:13


*** Au bout du chemin ***

Le soleil se couche ;
Donne-moi ta main,
Donne-moi ta bouche.

Comme un cœur sans foi
Cette source est noire ;
J'ai soif, donne-moi
Tes larmes à boire.

Ô chute du jour !
Des angélus sonnent ;
Donne-moi l'amour
Dont tes seins frissonnent.

La route descend,
Blanc ruban de lieues,
Le dernier versant
Des collines bleues.

Arrêtons-nous ; vois,
Là-bas, ce feuillage
Où fument des toits,
Où rêve un village :

C'est là que je veux
Dormir sous les portes,
Parmi tes cheveux
Pleins de feuilles mortes.

*** Charles Guérin ***
Auteur : Primevere13  
39/82

Date :    20-08-2025 23:55:18


Bannières de mai

Aux branches claires des tilleuls
Meurt un maladif hallali.
Mais des chansons spirituelles
Voltigent parmi les groseilles.
Que notre sang rie en nos veines,
Voici s’enchevêtrer les vignes.
Le ciel est joli comme un ange.
L’azur et l’onde communient.
Je sors. Si un rayon me blesse
Je succomberai sur la mousse.

Qu’on patiente et qu’on s’ennuie
C’est trop simple. Fi de mes peines.
je veux que l’été dramatique
Me lie à son char de fortunes
Que par toi beaucoup, ô Nature,
– Ah moins seul et moins nul ! – je meure.
Au lieu que les Bergers, c’est drôle,
Meurent à peu près par le monde.

Je veux bien que les saisons m’usent.
A toi, Nature, je me rends ;
Et ma faim et toute ma soif.
Et, s’il te plaît, nourris, abreuve.
Rien de rien ne m’illusionne ;
C’est rire aux parents, qu’au soleil,
Mais moi je ne veux rire à rien ;
Et libre soit cette infortune.

Arthur Rimbaud
Auteur : Shangai  
40/82

Date :    25-08-2025 08:44:54



*** Au bord de l'eau ***

S'asseoir tous deux au bord d'un flot qui passe,
Le voir passer ;
Tous deux, s'il glisse un nuage en l'espace,
Le voir glisser ;
À l'horizon, s'il fume un toit de chaume,
Le voir fumer ;
Aux alentours, si quelque fleur embaume,
S'en embaumer ;
Si quelque fruit, où les abeilles goûtent,
Tente, y goûter ;
Si quelque oiseau, dans les bois qui l'écoutent,
Chante, écouter...
Entendre au pied du saule où l'eau murmure
L'eau murmurer ;
Ne pas sentir, tant que ce rêve dure,
Le temps durer ;
Mais n'apportant de passion profonde
Qu'à s'adorer ;
Sans nul souci des querelles du monde,
Les ignorer ;
Et seuls, heureux devant tout ce qui lasse,
Sans se lasser,
Sentir l'amour, devant tout ce qui passe,
Ne point passer !

*** René-François Sully Prudhomme (1839-1907) ***

◄◄ 12345678910►►



Retour à l'index du Forum

« Voir les autres
Viens discuter sur le forum
Pros : créez & placez votre annonce ici »