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Poésies et Poètes
Auteur : Bigben  
49/82

Date :    21-09-2025 17:15:55


(ben, c'est là un tableau sévère et bien pessimiste !
--> tâchons plutôt de... "positiver" : )

Adieu, Meuse endormeuse et douce à mon enfance,
Qui demeures aux prés, où tu coules tout bas.
Meuse, adieu : j’ai déjà commencé ma partance
En des pays nouveaux où tu ne coules pas.

Voici que je m’en vais en des pays nouveaux :
Je ferai la bataille et passerai les fleuves;
Je m’en vais m’essayer à de nouveaux travaux,
Je m’en vais commencer là-bas les tâches neuves.

Et pendant ce temps-là, Meuse ignorante et douce,
Tu couleras toujours, passante accoutumée,
Dans la vallée heureuse où l’herbe vive pousse,

Ô Meuse inépuisable et que j’avais aimée.

Tu couleras toujours dans l’heureuse vallée;
Où tu coulais hier, tu couleras demain.
Tu ne sauras jamais la bergère en allée,
Qui s’amusait, enfant, à creuser de sa main
Des canaux dans la terre, à jamais écroulés.

La bergère s’en va, délaissant les moutons,
Et la fileuse va, délaissant les fuseaux.
Voici que je m’en vais loin de tes bonnes eaux,
Voici que je m’en vais bien loin de nos maisons.

Meuse qui ne sais rien de la souffrance humaine,
Ô Meuse inaltérable et douce à toute enfance,
Ô toi qui ne sais pas l’émoi de la partance,
Toi qui passes toujours et qui ne pars jamais,
Ô toi qui ne sais rien de nos mensonges faux,

Ô Meuse inaltérable, ô Meuse que j’aimais !

Quand reviendrai-je ici filer encor la laine ?
Quand verrai-je tes flots qui passent par chez nous ?
Quand nous reverrons-nous ? Et nous reverrons-nous ?

Meuse que j’aime encore, ô ma Meuse que j’aime…

(Charles Péguy, Extrait de "Jeanne d’Arc" , 1897)

--> ou encore, de la même veine d'inspiration :
www.youtube.com/watch?v=snXXOBMlqBU
Auteur : Primevere13  
50/82

Date :    22-09-2025 23:08:48


Je dis la paix

Je dis la paix pâle et soudaine
Comme un bonheur longtemps rêvé
Comme un bonheur qu'on croit à peine
Avoir trouvé

Je dis la paix comme une femme
J'ouvrais la porte et tout à coup
Ses deux bras autour de mon âme
Et de mon cou

Je dis la paix cette fenêtre
Qui battit l'air un beau matin
Et le monde ne semblait être
Qu'odeur de thym

Je dis la paix pour la lumière
A tes pas dans cette saison
Comme une chose coutumière
A la maison

Pour les oiseaux et les branchages
Verts et noirs au-dessus des eaux
Et les alevins qui s'engagent
Dans les roseaux

Je dis la paix pour les étoiles
Pour toutes les heures du jour
Aux tuiles des toits et pour toi
L'ombre et l'amour

Je dis la paix aux jeux d'enfance
On court on saute on crie on rit
On perd le fil de ce qu'on pense
Dans la prairie.
....
Louis Aragon
" Chanson de la paix"
-Les yeux et la mémoire - 1954.
Auteur : Shangai  
51/82

Date :    24-09-2025 17:41:19



*** Mer et Soleil ***

La mer était très calme et semblait un drap gris,
D’une uniformité tristement monotone ;
Aucune houle ou vague y dessinait des plis ;
Nul bruit ne s’échappait du lourd silence atone.

Le temps se succédait à lui-même, hors du temps,
Et l’absence de ciel enveloppait de vide
La vie inerte et pâle aux mille oiseaux absents
De cette mer qui meurt montrant son teint livide.

Sur cette morne plaine à l’horizon diffus
Le dôme noir céleste enfoui dans les étoiles
Lentement s’éclaira par des reflets confus
D’un étrange rayon jamais vu sur des toiles.

Puis tandis que la mer soulignait l’horizon
Un nuage naquit sortant de l’invisible
Enflammant ses contours : un magique tison
Avait dû le toucher pour que ce soit possible.

C’est alors qu’apparut le disque lumineux :
Le Soleil, tout là-bas, semblait rouler sur l’onde
Caressant d’un rayon les flots peccamineux,
Et l’on vit tout d’un coup changer ce morne monde.

La mer étincelait, devenant le miroir
De l’astre qui montait en offrant son sourire
Dans un ciel éclairci sans aucun angle noir ;
Le silence déjà commençait à bruire.

Mouettes et cormorans, au nombre d’un millier,
Envahirent les airs, remplissant l’atmosphère
De leurs chants en plein vol, tout heureux de crier
Pour exprimer leur joie envers l’astre aurifère.

Le flot depuis ce jour, ainsi qu’un cœur qui bat,
Se balance au rythme de sa nouvelle vie,
Débordant de chaleur par l’amour qui s’ébat
Entre l’astre et la mer sous la voûte infinie.

Or, j’étais cette mer à la vie en sommeil,
Homme laid, triste et morne, une petite chose,
Lorsque tu m’apparus, magnifique Soleil,
Et grâce à toi je vis une métamorphose !

Extrait de: Oaristys à Marie

*** Guy Hugues Bellem ***
Auteur : Primevere13  
52/82

Date :    25-09-2025 13:30:34


Le papillon doré
Semblable à du velours,
Fragile et coloré,
Dansait à contre-jour.
Sarabande effrénée
D’un ballet aérien,
Savamment mené,
Dans un ciel qui est sien.

L’Enfant admiratif
Riait et s’amusait,
D’un air dubitatif,
Un peu désabusé.
L’éclat de ses grands yeux,
Le rire cristallin,
Les mains tendues aux Cieux,
Dans le bleu opalin.
Il cherche à attraper
L’insaisissable objet,
Chaque fois échappé
Vers le champ de bleuets.

Se pose près de lui,
Léger et lumineux,
Puis dans les airs s’enfuit,
Dans un ultime adieu.
Un adieu ou la vie,
Telle le papillon,
Éphémère en survie,
A poser ses haillons.
L’Enfant s’est endormi,
Sur les ailes du temps,
En rêvant d’infini,
De paillettes d’argent.

𝐋’𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐩𝐢𝐥𝐥𝐨𝐧 — 𝐌𝐢𝐜𝐡𝐞𝐥 𝐆𝐫𝐚𝐧𝐢𝐞𝐫
Auteur : Primevere13  
53/82

Date :    26-09-2025 19:40:31


L'enfant qu'on envoie se coucher
Il faut aller au lit
Mais je n'ai pas sommeil
Dans le noir je m'ennuie.
Tous les soirs c'est pareil.

Si j'avais des ciseaux
Pour découper le ciel
J'en prendrais un morceau
Pour faire une marelle
Si j'avais de la craie
Sur le noir de l'espace
Je me dessinerais
Un jeu avec des cases
Chaque soir c'est pareil

Je me rêve dehors
Mais j'ai un peu sommeil
Malgré moi je m'endors
J'irai à cloche pied
Jouer sur la grande Ourse
Et dans la Voie Lactée
Me baigner à la source
Je rêve que je dors
Et quand je me réveille
Il fait grand jour dehors
Bonjour, Monsieur soleil.

Claude Roy
Auteur : Rosalie1334 
54/82

Date :    03-10-2025 08:10:19


🏛️ Paroles de l’Ecclésiaste 🏛️

Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux :

un temps pour naître, et un temps pour mourir ;

un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté ;

un temps pour tuer, et un temps pour guérir

un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ;

un temps pour pleurer, et un temps pour rire ;

un temps pour se lamenter, et un temps pour danser ;

un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres ;

un temps pour embrasser, et un temps pour s'éloigner des embrassements ;

un temps pour chercher, et un temps pour perdre ;

un temps pour garder, et un temps pour jeter ;

un temps pour déchirer, et un temps pour coudre ;

un temps pour se taire, et un temps pour parler ;

un temps pour aimer, et un temps pour haïr

un temps pour la guerre, et un temps pour la paix. 🕊️
Auteur : Shangai  
55/82

Date :    06-10-2025 21:26:29


*** Ange divin ***

Ange divin, qui mes plaies embaume,
Le truchement et le héraut des dieux,
De quelle porte es-tu coulé des cieux,
Pour soulager les peines de mon âme ?

Toi, quand la nuit par le penser m'enflamme,
Ayant pitié de mon mal soucieux,
Ore en mes bras, ore devant mes yeux,
Tu fais nager l'idole de ma Dame.

Demeure, Songe, arrête encore un peu !
Trompeur, attends que je me sois repu
De ce beau sein dont l'appétit me ronge,

Et de ces flancs qui me font trépasser :
Sinon d'effet, souffre au moins que par songe
Toute une nuit je les puisse embrasser.

*** Pierre de Ronsard ***
Auteur : Primevere13  
56/82

Date :    12-10-2025 20:38:32


C'est l'heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.
Leur chute est lente.
On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L'érable à sa feuille de sang.
Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées ;
Mais ce n'est pas l'hiver encore.
Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l'air tout rose,
Mais ce n'est pas l'hiver encor
On croirait qu'il neige de l'or.

François Coppée - Matin d'Octobre

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