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Date : 08-10-2025 17:16:36
« La presse nous a lâchés » : le témoignage d'Emilien Urbach, notre journaliste de retour des geôles Israéliennes
Le journaliste de l’Humanité Émilien Urbach, retenu depuis le 2 octobre en Israël, a été libéré. Le silence de la presse nationale sur la Flottille et le sort des journalistes embarqués est assez désolant et inquiétant.
Caroline CONSTANT
Publié le 7 octobre 2025
Ils étaient 430 militants, venus de 13 pays, à être arraisonnés et arrêtés illégalement par l’armée israélienne les 1er et 2 octobre derniers. À ce jour, il resterait encore 36 à 38 membres de la Flottille Global Sumund prisonniers en Israël, pour avoir osé défier le blocus contre Gaza, et tenté d’apporter de l’aide humanitaire à la population. Le tout dans un silence médiatique effarant en France. Lundi, lors de la soirée de soutien au journaliste de l’Humanité Émilien Urbach, et aux membres de la Flottille, nombreux sont les représentants qui ont souligné ce scandaleux silence.
À commencer par Dominique Pradalié, la représentante de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), qui a salué le courage des 20 journalistes de la Flottille. « Ils sont l’honneur de la presse mondiale, et ils l’ont porté très haut, cet honneur », a-t-elle déclaré avec émotion, tout en soulignant la qualité du travail de l’Humanité sur Gaza. Avec la FIJ, elle s’inquiète de cette « guerre déclarée aux journalistes dans le monde entier ».
« Il n’y a aucun traité international qui protège spécifiquement les journalistes », s’alarme-t-elle. La FIJ propose d’ailleurs de défendre devant l’ONU la création d’une commission pour garantir la liberté d’informer. Le représentant de RSF, Jonathan Dagher, responsable du Moyen-Orient, outre son soutien à Émilien Urbach, a appelé à faire « justice » pour les plus de 200 journalistes assassinés à Gaza par l’armée israélienne.
« Ce n’est pas une aventure gauchisante ni un soutien du Hamas »
Ce silence médiatique est une tombe pour ceux qui ont le courage de témoigner. « Émilien est parti en tant qu’observateur pour faire son métier », a relevé Fabien Gay, directeur de l’Humanité. « Il a été observateur, mais aussi un des acteurs. Parce qu’il est un homme et un journaliste engagé. Comme partout dans la maison, nous ne savons pas rester les bras ballants » devant l’histoire, a-t-il continué.
Jean-Noël Barrot, le ministre démissionnaire des Affaires étrangères, a dit en juillet que la presse devait accéder à Gaza : « Nous l’avons donc pris au mot. Ce n’est pas une aventure gauchisante ni un soutien du Hamas. Partout dans le monde, des gens épris de liberté et de droit international font pression pour lever le blocus, apporter de l’aide humanitaire », a-t-il martelé.
Quelques heures avant l’arrivée de son frère en France, sa sœur Valérie, dans un témoignage vibrant, parlait de cette Palestine au cœur que porte Émilien Urbach depuis l’adolescence, de son envie de témoigner, qu’il a mise en pratique depuis ses 15 ans, caméra au poing, avec le journalisme comme avec le théâtre.
Mardi midi, Émilien Urbach, devant les salariés de l’Humanité réunis pour son retour, a regretté l’absence de soutien des autres médias et du gouvernement. « Ce qui me rend amer, c’est la façon dont la presse nous a lâchés. » Ce qui n’a pas été le cas ailleurs dans la presse européenne.
À noter les présences de Carine Fouteau, directrice de la publication de Mediapart, tout comme Pablo Aiquel du SNJ-CGT, Laurent Brun, administrateur de la CGT, membre du bureau confédéral, Ian Brossat, sénateur de Paris, et Stéphane Peu, député de Seine-Saint-Denis.
https://www.humanite.fr/medias/bande-de-gaza/la-presse-nous-a-laches-le-temoignage-demilien-urbach-notre-journaliste-libere-par-israel
Quand on pense qu'ils ont risquer leurs vies, pour sauver des vies !
Quelle lâcheté de la part des médias et du gouvernement !!
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