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Date : 09-10-2025 12:13:37
À Gaza, « les autorités israéliennes détruisent l’avenir du peuple palestinien » selon Médecins du monde
Dans un rapport rendu public ce mercredi 8 octobre, l’organisation Médecins du monde a documenté de mai 2024 à août 2025, l’impact des bombardements et du blocus sur le système de santé pour les femmes et les filles. Elles n’ont qu’un accès limité aux soins et aux services obstétriques d’urgence.
Publié le 7 octobre 2025
Vadim Kamenka
Après deux années de bombardements intensifs sur la bande de Gaza, plus de 67 000 Palestiniens ont été tués par les attaques israéliennes. La plupart sont des civils. Avec 92 % des habitations et 80 % des infrastructures qui ont été endommagées ou détruites, le système de santé a été systématiquement visé et victime du blocus. Face à ces crimes dont celui de génocide, Médecins du monde a documenté les conséquences pour les femmes et les filles qui n’ont que faiblement accès aux services de santé sexuels et reproductifs.
L’organisation a recueilli les données de centres de soins de santé primaires dans la ville de Gaza et dans les zones centrale et sud de la bande de Gaza, entre mai 2024 et août 2025, qui pointent une pénurie extrême de personnel, de fournitures et d’installations sûres.
Pour Hiba Charif, référente santé pour le pôle Moyen-Orient à Médecins du monde, « un cessez-le-feu immédiat et permanent reste la priorité. Il faut assurer la protection des centres de soins, du personnel de santé afin de permettre aux femmes et aux jeunes filles un accès sécurisé. Elles ne se déplacent désormais que pour des consultations curatives et non plus pour des consultations de suivi. C’est un risque sanitaire majeur ».
Un risque sanitaire majeur
Les déplacements répétitifs et massifs – 95 % de la population – et la destruction des installations de traitement de l’eau, ont rendu l’accès à l’eau potable presque impossible dans toute la bande de Gaza. « Cela affecte directement les conditions d’hygiène dans lesquelles les femmes et les filles gèrent leurs menstruations. Les infections génitales ont explosé faute d’eau, de kits d’hygiène menstruelle et l’utilisation de vêtements sales », déplore Hiba Charif.
De son côté, l’agence des Nations unies chargée des questions de santé sexuelle et reproductive (UNFPA) estime que « neuf ménages sur dix étant confrontés à de graves pénuries d’eau, les femmes et les filles sont contraintes de gérer leurs règles sans eau potable, sans savon, sans fournitures et même sans intimité. Beaucoup décrivent désormais les menstruations comme une source d’anxiété et d’isolement ».
La famine, qui s’étend dans l’enclave palestinienne avec un blocus total imposé par l’armée israélienne depuis le mois de mars, inquiète sur les effets à court et long terme. La malnutrition augmente considérablement les risques de mortalité infantile et maternelle et expose les femmes enceintes à des risques de fausses couches et des retards de croissance pour les nourrissons. L’UNFPA a alerté fin août que « plus de 40 % des femmes enceintes et allaitantes à Gaza souffraient de malnutrition sévère ».
L’ONU rappelle que dans les conflits les femmes, les adolescentes et les nouveau-nés sont parmi les plus touchés, avec un accès limité aux soins prénatals, aux services obstétriques d’urgence, au planning familial, aux produits d’hygiène menstruelle et à la protection contre la violence sexiste. « Le cessez-le-feu qui a eu lieu, entre janvier et mars 2025, a permis de faire chuter le nombre d’infections génitales de 50 %. Cela illustre clairement l’impact direct de l’accès aux produits d’hygiène sur la santé des femmes », conclu Hiba Charif.
https://www.humanite.fr/monde/bande-de-gaza/a-gaza-les-autorites-israeliennes-detruisent-lavenir-du-peuple-palestinien-selon-medecins-du-monde
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