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Date : 24-10-2025 22:11:39
« Exclure les policiers déviants, c’est faire honneur à la police » : entretien avec Jean-Louis Arajol, un ancien dirigeant syndical sans tabou
Flic à la parole sans tabou, Jean-Louis Arajol n’a pas attendu la retraite pour dénoncer la rupture républicaine d’une partie des syndicats de police. Dans le viseur aussi de cet ancien dirigeant syndical, la politique menée depuis des décennies place Beauvau. Un tout-répressif qui a asséché la police citoyenne de l’intérieur et contribué à l’infiltration de l’extrême droite.
le 24 octobre 2025
Bruno Rieth
Petit-fils d’un anarchiste espagnol, fils d’un boulanger communiste, Jean-Louis Arajol est entré dans la police dans les années 1980, avant de gravir les échelons syndicaux. Passé par les cabinets de Catherine Vautrin puis de Jean-Louis Borloo, il devient entre 2004 et 2007 officier de liaison au Mali.
En 2018, il crée le collectif Police, République et citoyenneté. Son objectif ? Ramener la police dans le giron républicain. Une tâche compliquée mais loin d’être impossible, comme il le raconte à « l’Humanité magazine ».
Quel regard portez-vous sur la police d’aujourd’hui par rapport à celle que vous avez connue ?
Je suis très inquiet face à l’abandon des valeurs républicaines dans les rangs policiers et des syndicats qui les représentent. Autrefois, ces derniers en étaient les porte-étendards au sein de l’institution. Lors d’événements majeurs, comme les émeutes des Minguettes à Vénissieux dans les années 1980, les syndicats, notamment le SGP ou la Fasp, jouaient un rôle d’apaisement. Ils prenaient des positions pour calmer les tensions, non pour attiser la haine ou souffler sur les braises.
À l’époque, des figures institutionnelles incarnaient également ces valeurs. En 1968, le préfet Maurice Grimaud écrivait aux forces de l’ordre : « Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même. » Après la mort de Malik Oussekine, en 1986, Bernard Deleplace, alors secrétaire général de la Fasp, adressait un message fort aux policiers : « Je suis policier, j’en suis fier, mais aucun collègue ne saurait rester indifférent face à de telles nouvelles. »
Les syndicats et l’institution comptaient des « vigies citoyennes » qui, face à une bavure ou un incident grave, rappelaient à l’ordre : « On ne couvre pas tout et n’importe...
Les syndicats et l’institution comptaient des « vigies citoyennes » qui, face à une bavure ou un incident grave, rappelaient à l’ordre : « On ne couvre pas tout et n’importe...
https://www.humanite.fr/politique/bruno-retailleau/exclure-les-policiers-deviants-cest-faire-honneur-a-la-police-entretien-avec-jean-louis-arajol-un-ancien-dirigeant-syndical-sans-tabou
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