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07/11/2022
Ursula et Heiko von der Leyen : des conflits d’intérêts au minimum
En décembre 2020, Heiko von der Leyen, médecin allemand et mari de la présidente de la Commission européenne, est passé d'un poste de direction d'une clinique à Hanovre (Allemagne) à celui de directeur médical de Orgenesis Inc., une biotech basée aux États-Unis. Cette transition professionnelle s’est produite à un mois d'une négociation extrêmement personnelle, à coups de textos, depuis effacés, entre Ursula von der Leyen et Albert Bourla, directeur général de Pfizer. Négociation qui aurait duré d’août à novembre 2020, selon les révélations du New York Times. Une fois le contrat pharaonique conclu entre la Commission et Pfizer/BioNtech, Heiko traversait l’Atlantique pour intégrer la biotech new-yorkaise, un obscur laboratoire créé en 2008, officiellement spécialisé dans les thérapies géniques, tout comme Pfizer.
Le 3 mai dernier, Orgenesis Inc. remportait au travers de sa filiale hollandaise, Mida Biotech B.V., une subvention de quatre millions d’euros dans le cadre du programme "European Innovation Council Pathfinder Challenge Program", placé sous le contrôle de la Commission européenne. Le crédit accordé à la filiale d’Orgenesis correspond à un projet de recherche sur l’induction à la production de cellules autologues en association avec l’intelligence artificielle. Dans le projet, sont impliquées une biotech anglaise, DeepMed IO Ltd. et l’Université de Leiden (Pays-Bas). Quatre millions d’euros, en relation avec les sommes d'argent générés par les accords d’Ursula et les grands laboratoires, ça peut paraître très peu, mais reste qu’il est surprenant que ce soit justement une filiale européenne de la société dont Heiko est le directeur médical, qui décroche la subvention. L’échéance de présentation des projets avait lieu du 1emars au 4 mai, mais il semble que la petite entreprise n’ait pas eu à attendre la clôture pour connaître son bonheur. Si le communiqué de presse de Orgenesis date du 3 mai, pour en informer, celui de Mida Biotech B.V date lui du 7 avril. Mécanisme de “retour" dans le cadre d’un schéma de corruption, ou simple conflit d’intérêt ?
La question se pose d’autant plus, que ce n’est pas la première subvention échue à une filiale d’Orgenesis. Une autre affaire porte, non plus sur quatre millions, mais 320 millions d’euros. L’affaire Orgenesis s.r.l (Udine, Italie) a été dévoilée par le journaliste Mario Giordano, dans son programme "Fuori dal Coro" (groupe Mediaset).
Créée le 14 février 2022, la filiale italienne a été inactive jusqu’au 14 octobre 2022, lorsqu’elle pose comme première pierre la participation à un appel d’offre en association avec l’Université de Padoue pour obtenir des fonds du "Plan National de Reprise et Résilience"(PNRR), partie prenante côté italien du programme "Next Generation", créé par la Commission européenne en mars 2021. Ce programme, vendu comme une sorte de plan Marshall pour l’UE, dresse toute une série d’objectifs, étrangers à sa mission première, consistant à pallier la catastrophe économique et sociale provoquée par les mesures sanitaires. Mais cette difficulté ne semble pas se poser pour Orgenesis Italie, filiale de la société, dont il convient de le rappeler qu'Heiko von der Leyen en est le directeur médical tout en étant président du Comité de Surveillance pour l’attribution des fonds PNRR, soit des fonds alloués par l'organe dirigé par sa femme.
Face au scandale national, le 27 octobre, Heiko quitte ses fonctions du comité de surveillance de la structure italienne, mais conserve son titre de directeur au sein de la maison mère aux États-Unis. Les fonds reçus ne sont pas remis en cause.
Cette affaire en Italie ravive le scandale jamais dissipé des textos entre Albert Bourla, le PDG de Pfizer, et Ursula von der Leyen. Elle remet en question l’opération d’achat collectif et coercitif de vaccins par la Commission, et sème le doute sur l’usage discrétionnaire des fonds dans le cadre du programme "Next Generation".
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