Bénis soit l’avarice et les avaricieux ! N’en déplaise à Molière, cet Avare-là est généreux, offrant sans compter un plaisir vivifiant qu’on ne saurait bouder. Pourtant la frugalité est partout : dans le décor en toile peinte, dans la mise en scène légère, dans la sobriété du jeu d’acteur. Rien ne vient entraver le texte, en ternir l’éclat, en affadir la richesse. Les comédiens nous régalent en jouant sur les mots avec virtuosité. Jérôme Deschamps en Harpagon bedonnant arc-bouté sur son or est jubilatoire et lumineux comme le sont les splendides costumes de Macha Makeïeff. Le bonheur est notre cassette.