Quittant les enfers, le poète Orphée, malgré l’interdiction, se retourne pour voir Eurydice la femme qu’il aime d’un amour fou, et la perd à jamais… Monteverdi en fera un opéra emblématique. À son arrivée à la direction du Théâtre National Populaire, Jean Bellorini s’empare du mythe et de la langue vive, fluide, exploratrice, de Valère Novarina, poète majeur de la scène contemporaine, et dessine un voyage aux Enfers, lumineux, étonnant.
Spectacle total, troupe brillante, musiciens virtuoses, voix d’un autre monde… Le Jeu des Ombres emporte poétiquement, entre désirs et excès. Une traversée d’une subtile conscience écologique, parmi les errants et les âmes humaines. C’est aussi une réjouissance et un renouveau par les mots ivres, les images puissantes.
Production Théâtre National Populaire & La Criée | Coproduction Extrapôle Provence-Alpes-Côte-d’Azur
Spectacle initialement programmé au Festival d’Avignon 2020 dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes
Création 23 > 30 octobre 2020 à la FabricA dans le cadre d'Une semaine d'Art en Avignon.
On se laisse captiver, sans se poser trop de questions, par la grâce de la poésie scénique, de l’atmosphère qui se crée sur le plateau.(…) Les comédiens, ici, sont merveilleux, ils arrivent à rendre extraordinairement vivante et concrète cette langue de Valère Novarina.
Le Monde - Fabienne Darge
“La langue ogre du poète, conjuguée à L’Orfeo, de Monteverdi (1607), chanté et joué sur scène, aux fantaisies circassiennes, aux installations plastiques, aux contes et à la tragédie. L’art de Bellorini, nouveau patron du Théâtre national populaire de Villeurbanne est impur, hybride, païen, c’est ce qui fait souvent sa grâce, son ouverture au monde, sa familiarité.”
Télérama
Le metteur en scène Jean Bellorini adosse cette réécriture du mythe baroque de Claudio Monteverdi. Sur scène, neuf acteurs et « actoresses » partagent le plateau avec sept musiciens et deux chanteurs, dont la mezzo-soprano Aliénor Feix. Comme toujours chez Novarina, la langue est une tempête. On passe ainsi du récital baroque le plus formel au numéro de cabaret, grâce entre autres à la grande Anke Engelsmann. Entre les actes, illuminés, de carcasses de pianos, à pieds branlants et queues coupées. Chaque tableau est un ravissement.
Le Figaro
“C’est une fresque théâtrale portée par un souffle puissant. Qui nous immerge, pendant presque deux heures et demie, au cœur d’un imaginaire poétique singulier, chargé de visions inoubliables, comme celle, pour n’en citer qu’une, où le plateau est soudain séparé par une ligne de feu.” Le Progrès