À l’heure où le festival de Cannes déroule son tapis rouge, l’Institut de l’image propose, en douze films, d’observer comment le cinéma s’est filmé lui-même au cours de son histoire : comment il a reconstitué des moments clé de cette histoire (Chantons sous la pluie, Babylon), comment il a raconté la vie de ses plus grandes stars (Center Stage), comment il a raconté la fin d’un monde (Boulevard du crépuscule), le mythe (Le Mépris), l’illusion (Bellissima), ou encore le tournage d’un film en train de se (dé)faire (Prenez garde à la sainte putain). De grands cinéastes ont également su mettre en abyme la pulsion scopique (Le Voyeur), filmer la rencontre entre le film d’épouvante et l’épouvantable réalité (La Cible), ou entre l’imaginaire et le réel (Once Upon A Time… in Hollywood). D’autres sont passés derrière l’écran et ont filmé la salle de cinéma elle-même (Panic sur Florida Beach, Démons). Autant de manières de révéler l’envers du décor, de capter ce hors champ ultime qu’est la fabrique du cinéma, constituée d’accessoires et de sentiments, de machines et d’êtres humains, de rêves et d’artifices.