Oyez, Oyez !...

La nature regorge d’endroits insolites. Celui dans lequel je vous propose d’aller vous aventurer pour une jolie randonnée en est un. Il vous garantira un dépaysement total et ses couleurs se  marient parfaitement avec celles de l’automne.

Au pied du Mont Ventoux se trouve un ensemble de reliefs peu élevés (entre 200 et 400 mètres d’altitude) qui s’expriment de Bedoin à Blauvac où alternent collines et vallons encaissés. Les sables et les ocres offrent ici un paysage insolite et étonnant par le contraste de ses couleurs.

Ces paysages et leurs composantes écologiques sont l’expression de l’exploitation par l’homme de ces ressources.

Moins vastes et moins connues que celles Rustrel ou Roussillon,

LES OCRES DE MORMOIRON

ont l'avantage de se trouver hors des sentiers battus, au coeur de beaux sous-bois et avec de magnifiques vues sur le mont Ventoux.

Mormoiron, juchée sur une colline et entourée de vignes, se situe à douze kilomètres à l’est de Carpentras. La commune occupe une place centrale au sein du Comtat Venaissin.

Le sous-sol mormoironnais est un véritable patchwork : on y trouve des sables de grande qualité, en exploitation, mais aussi des ocres et du gypse, exploités jusqu'au dernier quart du XX^e siècle, et même une argile très particulière, évidemment nommée "mormoironnite", qui fait miracle comme pansement gastrique.

Les industries du gypse de Mormoiron ou de l’ocre, qui ont  aujourd’hui périclité,  ont  laissé des touches colorées dans le paysage local. Cette très grande diversité géologique est à l’origine d’une faune et d’une flore différentes de celles rencontrées dans les secteurs calcaires voisins.

Pour la petite histoire, une légende prétend que Mormoiron aurait pour origine le mot "murmure". Et plus précisément, celui des abeilles. En effet, selon cette légende, les habitants du village, assiégés par quelque envahisseur, s’en seraient débarrassés en lui jetant, du haut des remparts, des nids d'abeilles.

Nous partirons du parking du Lac des Salettes devant le panneau de présentation du site , à environ 1 km du village de Mormoiron. Nous longerons le rivage en prenant la direction est.

Après être passés près d'une zone amenagée en parcours accrobranches, nous remonterons le Vallat de Marquetton, boisé de pins maritimes, de chênes blancs et de marronniers.

Une fois la crête franchie, nous redescendrons sur un sentier sablonneux orangé. Nous rencontrerons alors les premières carrières d'ocre.  

Nous errerons le long des parois rocheuses, où des cavités, peu profondes, ont été creusées. 

Nous passerons près de grandes falaises, aux couleurs chaudes, dont les formes deviennent au fil du temps, de véritables oeuvres d'art.

Les sentiers tracés dans des sols sableux nous feront découvrir une flore peu présente en Provence comme les pins maritimes, les châtaigniers ou la bruyère.

L’ocre est un des plus vieux pigments naturels et est utilisé depuis la nuit des temps, comme à Lascaux.

La coloration, du jaune au violacé, provient de l’oxyde de fer. 

Nous suivrons des défilés étroits, et nous arrêterons devant des galeries d’exploitation, dont certaines maçonnées. 

Mieux vaut ne pas mettre des habits clairs pour cette expédition car une palette de 25 nuances d’ocre, de l’ivoire au rouge brique, pastélisent le paysage fait de collines, de falaises, de monticules, et de canyons, ce qui ne manquera certainement pas d’y laisser quelques traces.

Nombreux sont les ocriers qui ont creusé, au risque de leur vie, des galeries gigantesques,  à la barre à mine et à l’explosif, des mines cathédrales, comme celles de Bruoux à Gargas, autre grand lieu d'exploitation.

Ici, pas d’or, mais un précieux oxyde fer, qui a tout coloré en 77 000 ans : des gravures en Afrique australe, des chevaux à Lascaux et même des vénus impudiques du paléolithique, en Dordogne. 

Nous serons certainement émerveillés par ces gorges étonnantes aux différentes teintes chaudes : rouges, jaunes, marron... Une véritable féérie de couleurs.

Nous en suivrons de très étroites, constituées de falaises se terminant en cul-de-sac, par un cirque couvert par la végétation et une petite chute d'eau. Au sommet du ravin, il y aura des arbres avec leurs racines déterrées qui nous sembleront prêts à tomber. Nous verrons des parois gravées par des artistes en herbe et toutes sortes de dessins, parfois des grafittis et, dans la roche, des personnages symboliques.

Le site présente l'originalité d'avoir conservé les vestiges de toute la chaine d'extraction de l'ocre. Nous verrons, sur les fronts de taille, des carrières à ciel ouvert, ou en galerie, des installations de lavage, de broyage, de décantations et de séchage. 

Depuis la fin de l'exploitation, la nature reprend peu à peu ses droits. La végétation dominante composée de pins maritimes et de bruyères trouve, sur ce terrain pauvre en calcaire, une assise favorable à leur croissance. La pinède recouvrant le site a fait l'objet d'un reboisement. La végétation originelle, composée de chêne vert , de chêne blanc et de buis, reconquiert petit à petit du terrain sauf à l'ouest où ont été accumulés des sables, les déchets du lessivage des ocres.

Si vous aimez les paysages étonnants et les couleurs chaudes, venez découvrir avec moi ce site encore peu fréquenté du parc naturel régional du Luberon.

Cet itinéraire ne comporte pas de difficulté particulière mais nécessite une bonne condition physique bien évidemment.

          Râleurs définitivement exclus

          Toujours une belle pincée de bonne humeur

     Et un gros trait d’humour

     1.5 à 2 l d’eau pour mélanger le tout

     Un petit casse-croûte et…. tout ce qui va avec !         

     10/12 kilomètres, 325 m de dénivelée pour environ 3h30 de           marche hors pauses.

      Lampe de poche si vous souhaitez inspecter quelques galeries.

       Pour votre sécurité, et celle des autres, veuillez respecter les règles suivantes : être bien chaussé (chaussures de randonnée ou de trail si possible), être bien couvert, ne pas s'écarter de l'itinéraire conseillé en allant se perdre dans les fourrés, ne pas se fourrer les doigts dans le nez non plus, ne pas venir avec son copain le coronavirus...                                                                                                      

       Je ne suis toujours pas guide, secouriste, gardienne de troupeau et je décline toujours fermement toutes responsabilités en cas d'accidents corporels ou d'égarements en tous genres.                                      

      Soyez des êtres responsables !...et veuillez vérifier que vous êtes bien pourvus de toutes les assurances nécessaires à ce genre d'expédition.

       Pour finir,  suivez-moi !... ou restez chez vous.

       SEULS LES INSCRITS SUR LA LISTE PRINCIPALE SERONT LES BIENVENUS. ET SVP, N'OCCUPEZ PAS INUTILEMENT UNE PLACE DE CETTE LISTE.

     LES INDECIS ONT TOUJOURS TORT (Proverbe d’Euphorbe)

        En cas d'intempéries, cette sortie sera reportée. Ou pas.

       NB/ Bienveillance constante ! Merci.