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Poésies et Poètes
Auteur : Rosalie1334 
225/276

Date :    20-04-2024 15:43:48


Merci Marie-Hélène pour cette jolie découverte d'Ali Chibani.



Auteur du recueil poétique L’Expiation des innocents et du récit poétique Mes poches vides, mon miroir brisé…, est docteur en littérature comparée avec une thèse soutenue en Sorbonne et publiée sous le titre Tahar Djaout et Lounis Aït Menguellet.
Il collabore au mensuel Le Monde diplomatique et au site d’information Orient XXI. la-plume-francophone.com.

D'autres poèmes de cet auteur talentueux :

www.lapassiondespoemes.com/?action=showportfolio&ID=3376
Auteur : Lavandin13 
226/276

Date :    21-04-2024 13:20:02


Est-ce ainsi que les hommes vivent
Louis ARAGON

Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c’est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m’éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j’ai cru trouver un pays.
Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes nuits
Que faut-il faire de mes jours
Je n’avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m’endormais comme le bruit.
C’était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d’épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j’y tenais mal mon rôle
C’était de n’y comprendre rien
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Dans le quartier Hohenzollern
Entre La Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d’hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m’allonger près d’elle
Dans les hoquets du pianola.
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Elle était brune elle était blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faÏence
Elle travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n’en est jamais revenu.
Il est d’autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t’en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent.
Auteur : Shangai  
227/276

Date :    21-04-2024 22:48:39



Un jour, tu verras, on se rencontrera,
Quelque part, n'importe où, guidés par le hasard,
Nous nous regarderons et nous nous sourirons,
Et, la main dans la main, par les rues nous irons.
Le temps passe si vite, le soir cachera bien nos cœurs,
Ces deux voleurs qui gardent leur bonheur ;
Puis nous arriverons sur une place grise
Où les pavés seront doux à nos âmes grises.
Il y aura un bal, très pauvre et très banal,
Sous un ciel plein de brume et de mélancolie.
Un aveugle jouera de l'orgue de Barbarie
Cet air sera pour nous le plus beau, le plus joli !
Moi, je t'inviterai, ta taille, je prendrai
Nous danserons tranquille loin des gens de la ville,
Nous danserons l'amour, les yeux au fond des yeux
Vers une nuit profonde, vers une fin du monde.

~ Marcel Mouloudji
Auteur : Bigben  
228/276

Date :    22-04-2024 00:35:18


On m'a vu dans le Vercors
Sauter à l'élastique
Voleur d'amphores
Au fond des criques
J'ai fait la cour à des murènes
J'ai fait l'amour
J'ai fait le mort
T’étais pas née
A la station balnéaire
Tu t'es pas fait prier
J’étais gant de crin, geyser
Pour un peu, je trempais
Histoire d'eau
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens,
Je m'en lave les mains.
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho.
J'ai fait la saison dans cette boite crânienne
Tes pensées, je les faisais miennes
T'accaparer, seulement t'accaparer
D'estrade en estrade j'ai fait danser tant de malentendus
Des kilomètres de vie en rose
Un jour au cirque un autre a chercher à te plaire
Dresseur de loulous,
Dynamiteur d'aqueducs
La nuit je mens...
(Alain Bas(c)hung)

www.youtube.com/watch?v=osrR0BjrhYo
Auteur : Lavandin13 
229/276

Date :    22-04-2024 07:38:51


Le soir
Jules Breton
A Louis Cabat.

C’est un humble fossé perdu sous le feuillage ;
Les aunes du bosquet les couvrent à demi ;
L’insecte, en l’effleurant, trace un léger sillage
Et s’en vient seul rayer le miroir endormi.

Le soir tombe, et c’est l’heure où se fait le miracle,
Transfiguration qui change tout en or ;
Aux yeux charmés tout offre un ravissant spectacle ;
Le modeste fossé brille plus qu’un trésor.

Le ciel éblouissant, tamisé par les branches,
A plongé dans l’eau noire un lumineux rayon ;
Tombant de tous côtés, des étincelles blanches
Entourent un foyer d’or pâle en fusion.

Aux bords, tout est mystère et douceur infinie.
On y voit s’assoupir quelques fleurs aux tons froids,
Et les reflets confus de verdure brunie
Et d’arbres violets qui descendent tout droits.

Dans la lumière, au loin, des touffes d’émeraude
Vous laissent deviner la ligne des champs blonds,
Et le ciel enflammé d’une teinte si chaude,
Et le soleil tombé qui tremble dans les joncs.

Et dans mon âme émue, alors, quand je compare
L’humilité du site à sa sublimité,
Un délire sacré de mon esprit s’empare,
Et j’entrevois la main de la divinité.

Ce n’est rien et c’est tout. En créant la nature
Dieu répandit partout la splendeur de l’effet ;
Aux petits des oiseaux s’il donne la pâture,
Il prodigue le beau, ce suprême bienfait.

Ce n’est rien et c’est tout. En te voyant j’oublie,
Pauvre petit fossé qui me troubles si fort,
Mes angoisses de coeur, mes rêves d’Italie,
Et je me sens meilleur, et je bénis le sort.

Auteur : Rosalie1334 
230/276

Date :    22-04-2024 10:56:42


Jolie pépite que ce poème de Jules Breton. 👍

Jules Breton est aussi un grand peintre du quotidien des paysans. Il a connu un grand de succès de son vivant.
Vincent Van Gogh était un fervent admirateur de son style et de ses œuvres.

Sa poésie a été encouragée par Victor Hugo, De Heredia, Théophile Gautier et Anatole France. Il a cependant reçu des critiques assez virulentes de Charles Baudelaire et Émile Zola !
On ne peut pas plaire à tout le monde 🙂

Auteur : Rosalie1334 
231/276

Date :    22-04-2024 11:03:43


[b]Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage[/]

Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.

Pierre de MARBEUF
1596 - 1645
Auteur : Lavandin13 
232/276

Date :    22-04-2024 11:03:48


tout à fait d'accord

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