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Date : 28-09-2024 09:24:39
michel.delorgeril.info/vaccins/surmortalite-attribuee-a-la-covid-19-en-europe-en-2021/
24/09/2024
Surmortalité attribuée à la Covid-19 en Europe en 2021
Pourquoi examiner attentivement la surmortalité ou la perte d’espérance de vie attribuées à la Covid-19 spécifiquement pendant l’année 2021 ?
Parce que c’est en 2021 (dès janvier pour quelques pays) que sont lancées partout des campagnes massives de vaccination.
On peut avoir une idée indirecte (et très limitée scientifiquement) de l’utilité des vaccins en examinant l’évolution de la pandémie entre 2020 et 2021. Avons-nous observé une chute de surmortalité l’année de la vaccination en Europe ? C’est ce qu’on aurait dû observer si ces vaccins étaient efficaces : 95% de réduction du risque selon les industriels ; approuvé par les académies et les autorités sanitaires. Un supposé miracle !
C’est certes une façon limitée d’évaluer l’efficacité des vaccins [seul l’essai clinique randomisé en double aveugle le permet] car une multitude de biais peut contaminer cette analyse observationnelle rétroactive. Le principal biais à mon avis est l’évolution « naturelle » de la pandémie en l’absence de vaccin. Normalement, la sévérité apparente de la pandémie s’amenuise car les plus fragiles sont morts l’année précédente, les survivants sont immunisés, les mutants sont moins virulents et les systèmes de soins ont appris : 12 mois d’apprentissage c’est solide !
Les vaccins sont accessibles en 2021 de façon semblable partout en Europe quoique certaines populations semblent réticentes.
Un bon exemple de réticence est celui de la France ; ce qui motiva le « coup de gueule » du Président au cours de l’été 2021 et sa célèbre et délicate formulation : « je veux emmerder les nonvaccinés« .
En effet au 1er Juillet 2021 (après 6 mois de vaccination intensive), seulement 70% des français de plus 60 ans (la population à risque de mauvais Covid et spécialement visée par la vaccination) avaient reçues les doses recommandées.
A titre indicatif, les chiffres étaient 77% pour la Hongrie, 70% pour la Pologne, 76% pour l’Allemagne, 75% pour la Tchéquie, et 74% pour l’Italie.
Ce sont de faibles différences et il est douteux qu’elles puissent expliquer des différences dans la sévérité de la pandémie en 2021.
A ce stade, les vaccins ne sont pas obligatoires et on peut penser que ces chiffres sont crédibles.
Par la suite, avec les obligations, on peut craindre qu’un pourcentage non négligeable de vaccinés déclarés ne le soient pas vraiment.
Je reprends la notion de « réticence à la vaccination » car les vaccinalistes peuvent dire que ce sont les pays où on a le moins vacciné (du fait de la réticence des populations) qui ont vu la Covid-19 la plus sévère en terme de perte d’espérance de vie ou de surmortalité en 2021.
Par exemple, l’Europe de l’est a été plus sévèrement touchée que l’Europe de l’ouest en 2020 (avant la vaccination ; voir l’article précédent) ; que s’est-il passé en 2021, sous l’effet de la vaccination ?
La référence pour la couverture vaccinale est le European Centre for Disease Prevention and Control : https://www.ecdc.europa.eu/en/publications-data/covid-19-vaccine-tracker.
Pour analyser ces question, les lecteurs l’auront compris, je ne vais pas reprendre tous les chiffres accessibles (toutes les classes d’âge, par exemple) et analyser tous les pays Européens.
Une question parmi d’autres : est-ce que la campagne de vaccination a permis de rétablir un équilibre est/ouest en 2021 ?
Pour répondre, je vais reproduire les cartes déjà utilisées dans l’article précédent et je vais rester sur les données concernant les femmes Européennes qui sont plus parlantes (plus informatives) que celles des hommes Européens, plus confuses.
Je ne reviens pas sur la signification des couleurs : plus c’est rouge foncée et plus la perte d’espérance (ou la surmortalité) est importante. Quand c’est bleu ou blanc, il y a gain en espérance de vie ou absence de différence.
A gauche, 2020 ; et à droite, 2021.
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Il y a de nombreuses observations à faire en comparant 2020 et 2021. Par exemple, la sévérité de la crise sanitaire s’est atténuée en Espagne. Mais en Italie, elle s’est déplacée du nord au sud malgré la vaccination. Le sud bien vacciné (en théorie) n’a pas échappé au virus ; voyez la Sicile et la Calabre !
En France, l’épidémie s’est déplacée d’est en ouest malgré la vaccination et l’Allemagne a perdu ses belles couleurs bleues qui signalent un gain en espérance de vie.
Mais le pire concerne l’Europe de l’est ; ça se passe de commentaire ! Malgré une campagne de vaccination qui, optimale ou pas, aurait dû au minimum freiner la pandémie, la situation a nettement empiré ! Aucun doute possible.
Conclusion évidente : la vaccination massive des populations ne les a pas protégées.
Mais l’idiot de service [ça ne manque pas dans les Ministères et parmi les experts des autorités sanitaires et les académiques] pourrait dire : c’eût été pire si on n’avait pas vacciné !
Faute de groupe témoin, que peut-on rétorquer ?
Seul l’essai clinique randomisé avec groupe témoin permet…
Michel de Lorgeril – Docteur en Médecine, Chercheur au CNRS
Expert international en cardiologie et nutrition – Membre de la Société Européenne de Cardiologie
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