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Date : 19-03-2024 13:47:46
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L'Hydroxychloroquine, un complot français
Grâce à des analyses rétrospectives de prélèvements des eaux usées [1], pour le virus, et d’échantillons sanguins et d’urine de patients hospitalisés pour des pneumopathies atypiques[2], pour le virus et les anticorps, on sait aujourd’hui que le CoV-SRAS-2 circulait dès mars 2019. On sait de plus qu’en 2005, une équipe de chercheurs proches du directeur de l’Institut national des maladies infectieuses et allergiques états-unien (NIAID), le professeur Anthony Fauci, considérait sur la base de données in vitro et in vivo sur des animaux, que l’hydroxychloroquine (HCQ) était le meilleur traitement possible contre le CoV-SRAS-1.
Le rationnel clinique pour une efficacité attendue de l’HCQ associée à l’azithromycine (AZM) et au zinc tient en trois points principaux. En premier lieu, l’HCQ élève le ph des endosomes, ce qui inhibe l’entrée du virus dans les cellules et favorise l’activité antivirale intracellulaire de l’AZM. Ensuite, si le zinc, un virucide bien connu des médecins, passe difficilement la barrière membranaire des cellules, associé à l’HCQ et l’ivermectine (IVM), des ionophores, c’est-à-dire qu’ils font passer les ions zinc à travers cette barrière membranaire, son efficacité antivirale est augmentée.
Au 7 février 2024, il existe 419 études menées par 8 637 scientifiques et incluant 539 009 patients dans 58 pays. Environ les deux tiers sont positives et statistiquement significatives[3].
L’Algérie a traité ses patients à l’HCQ et l’AZM depuis le début de la pandémie. Elle a une population de 42 millions d’habitants dont des sujets âgés de 65 ans et plus en nombre sept fois inférieur à la France et a enregistré [4], sur les années 2020 et 2021, dix-huit fois moins de morts que la France.
Il est impossible de faire une estimation précise de la consommation d’HCQ dans le monde depuis soixante-dix ans. Toutefois une fourchette allant de dix à vingt milliards de doses semble réaliste.
Le 13 décembre 2019, une note[5] de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), proposait au Directeur général de la santé, le professeur Jérôme Salomon, de prendre un arrêté portant inscription de l’HCQ sur la Liste II des substances vénéneuses, uniquement accessibles sur ordonnance. L’Agence se justifiait ainsi : “Les données issues de la littérature ont montré un potentiel génotoxique de la chloroquine (CQN) in vitro et in vivo [La génotoxicité représente un risque de malformation du fœtus]. Les données disponibles sur la génotoxicité de l’HCQ sont quant à elles limitées. Toutefois, du fait des similitudes de structures et de propriétés pharmacologiques des deux molécules, le risque génotoxique de l’HCQ ne peut être exclu. » Puis trois lignes plus bas, l’Agence d’ajouter : « Il n’y a pas, à ce jour, d’impact clinique connu du risque génotoxique potentiel de l’HCQ ». On a donc une recommandation de l’Agence du médicament de placement sur la liste des produits soumis à prescription médicale du fait de « similitudes de structures et de propriétés pharmacologiques » avec la CQN, alors que les données de la science disponibles, soit environ 40 000 patients traités principalement en rhumatologie chaque année, dont les femmes enceintes, disent que ce risque n’existe pas. L’arrêté sera pris le 13 janvier 2020 par la ministre de la Santé, le professeur Agnès Buzyn.
Le 16 mars 2020, le professeur Didier Raoult, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée infection publie une vidéo sur le site YouTube, dans laquelle il recommande, sur la base d’un essai clinique de son institut, l’utilisation de l‘HCQ et de l’AZM en traitement précoce du Covid. Dans les jours qui suivent, le professeur François Raffi, chef du service des maladies infectieuses du CHU de Nantes, l’appelle anonymement pour le menacer de mort et autres avanies[6]. Le professeur Raffi, qui figure dans le trio de tête des médecins français bénéficiant des largesses financières du laboratoire Gilead Sciences, fabricant du remdesivir, a depuis plaidé coupable, se voyant du coup dispensé d’avoir à s’expliquer publiquement, et s’est vu condamné à quelques centaines d’euros d’amende et de dommages et intérêts. Ses motivations à agir n’ont fait l’objet d’aucun débat ni d’aucune question dans les rares médias qui ont fait état de sa condamnation.
Le 23 mars 2020, le successeur de Mme Buzyn, le Dr Olivier Véran, prend une mesure tout à fait exceptionnelle dans l’histoire de la médecine sous la forme d’un arrêté [7] interdisant aux pharmacies « d’honorer les ordonnances d’HCQ en dehors de leur usage habituel…/… afin de garantir l'approvisionnement approprié et continu des patients sur le territoire national ». Le rationnel, avancé par le directeur de l’ANSM, le Dr Dominique Martin, était de protéger les stocks pour ces patients devant l’afflux de demandes en traitement du Covid. Or on sait, grâce au Spiegel[8], d’une part, qu’à la même époque, le ministre fédéral allemand de la Santé, M. Jens Spahn, expliquait avoir commandé des millions de doses d’HCQ au laboratoire Bayer qui venait d’en relancer la production (le fabricant habituel de l’HCQ en Europe est le Français Sanofi…), d’autre part qu’au cours des mois de mars, avril et mai 2020, les médecins allemands ont massivement prescrit l’HCQ (+40%). Entre le 5 janvier et le 1er juin 2020, l’Allemagne a connu une mortalité Covid de 111 par million d’habitants, la France de 298[9].
Le 24 mars 2020, le Dr Olivier Véran, s’en justifie en alertant les députés sur le parterre de l’Assemblée nationale d’une toxicité de l’HCQ : « Aujourd’hui, une personne qui en avait utilisé en automédication a été victime d’un arrêt cardiaque qui lui a été fatal. » La veille, un couple arizonien, manifestement terrorisé par ce virus, s’était saisi d’une dose inconnue de phosphate de chloroquine utilisée pour déparasiter l’eau de leur aquarium qu’ils avaient diluée dans de l’eau avant de l’ingérer. Seule l’épouse, hospitalisée, s’en était sortie. Quel rapport entre la sécurité d’un dosage de trois fois 200 mg de sulfate d’HCQ en vingt-quatre heures tel que préconisé par le protocole du prof. Raoult et celle d’une dose inconnue mais possiblement massive de phosphate de chloroquine ? Aucun. Et M. Véran ne pouvait l’ignorer.
Le 10 avril 2020, l’Agence du médicament communique[10] sur une alerte lancée par l’Agence espagnole des médicaments et des produits sanitaires (AEMPS)[11] selon laquelle l’HCQ provoquerait cette fois des psychoses et des passages à l’acte suicidaires. Le tout sans aucune donnée clinique sinon quelques rapports de cas ni détaillés ni référencés.
Le 14 mai 2020, le Data Safety Monitoring Board[12] (DSMB) du « grand essai français DisCoVeRy » conclut, au vu des données de sécurité et d’efficacité, qu’il faut continuer l’inclusion des patients dans le bras HCQ.
Le vendredi 22 mai 2020, le Lancet publie une étude, Mehra et al, qui, sur la foi d’une base de données de 96 000 patients Covid hospitalisés dans 671 centres hospitaliers dans le monde, attesterait que 8% des quelque 15 000 malades traités à l’HCQ ou la CQN sont décédés d’une cardiopathie.
Le lendemain, samedi 23 mai 2020, le Dr Véran saisit le Haut Conseil en santé publique lui demandant de réexaminer les conditions d’utilisation de l’HCQ. Le dimanche 24, le HCSP rend son verdict[13] recommandant « de ne pas utiliser l’HCQ en traitement du Covid et d’évaluer le bénéfice/risque de son utilisation dans les essais thérapeutiques ». Le lundi 25, l’ANSM annonce[14] suspendre l’inclusion de nouveaux patients dans les essais sur l’HCQ, « par mesure de précaution ».
Le 3 juin 2020, l’INSERM annonce qu’au vu des données de sécurité et d’efficacité internes de DisCoVeRy, son DSMB recommande la poursuite de l’essai[15] « dès que les autorités l’auront autorisée ».
Le 4 juin, l’étude publiée dans le Lancet est rétractée à la demande de trois de ses auteurs qui se déclarent « n’être plus en mesure d’assurer l’authenticité des données primaires », c’est-à-dire reconnaissent s’être fait bernés et avoir travaillé sur une base de données imaginaire fournie par M. Sapan Desaï fondateur de la société Surgisphere, dotée, au plus, d’une demi-douzaine d’employés, dont une directrice du marketing, Mme Arianne Anderson, ancien modèle de photos érotiques.
Le 5 juin, les investigateurs principaux de l’essai Recovery, les professeurs Peter Horby et Martin Landray, en publient des résultats partiels [16] indiquant qu’il y aurait un effet négatif sur la mortalité de l’utilisation de l’HCQ, +11%, mais statistiquement non-significatif. L’essai Recovery était un essai sur des patients hospitalisés dans un état grave, donc avec une charge virale proche de zéro[17], à qui on avait prescrit des doses possiblement mortelles d’HCQ (2g, pour les premières 24 heures, là où, en France et au Royaume-Uni, la dose maximale autorisée est de 0,6g). Le professeur Martin Zizi, ancien médecin chef de l’armée belge, en conclut qu’on a voulu faire mourir des patients avec des doses connues comme mortelles, « des meurtres sur ordonnance[18] », pour prouver la toxicité de l’HCQ. Dix pour cent des patients de cette étude n’avait même pas eu de diagnostic Covid confirmé par test PCR.
Enfin, le 14 juin 2020, le DSMB de DisCoVeRy annonce l’arrêt du bras HCQ pour « futilité », c’est-à-dire dont les données intermédiaires permettent déjà de conclure que l’HCQ ne peut pas être efficace.
On a donc : le 14 mai, le DSMB de DisCoVeRy qui conclut qu’au regard des données de sécurité et d’efficacité, il faut continuer le bras sur l’HCQ, le 25 sa suspension par l’ANSM, le 3 juin le DSMB qui annonce vouloir reprendre l’inclusion des patients et le 14 juin, soit onze jours plus tard, le même DSMB qui suspend l’essai pour futilité !
De même, on aurait raisonnablement pu espérer du ministre de la Santé ainsi que des « experts » du HCSP et de l’ANSM qu’ils aient lu l’étude Mehra et al, finalement rétractée par le Lancet, avant de recommander la suspension des essais sur l’HCQ. Or dans cette étude que pouvait-on y lire ? Que les patients africains étaient autant diabétiques et obèses que les Nord-Américains ! autant fumeurs que les Asiatiques ! que les patients australiens étaient plus nombreux à y avoir succombé du Covid que dans tous les hôpitaux australiens depuis le début de la pandémie ! et que les patients français y étaient classés selon leur origine ethnique ! N’y aurait-il pas quelques stagiaires au ministère de la Santé et au Haut Conseil en santé publique qui auraient été au courant que les statistiques ethniques sont interdites en France ?! Et que dire d’une base de données de 96 000 patients établie, enregistrée et analysée en quelques semaines alors que le moindre connaisseur des données médicales sait qu’obtenir l’accord d’un seul des 671 centres hospitaliers référencés et répartis dans des dizaines de pays, dont de nombreux états fédéraux disposant, pour chacun de leurs états fédérés, de législations du droit de la santé et des données personnelles différentes, demande des semaines de négociation ?
Pour résumer, on peut donc dire que l’HCQ a été consommée à des milliards de doses jusqu’à janvier 2020, où elle est devenue génotoxique en France alors que les seules données de la science disponibles y attestaient du contraire, qu’en avril 2020, elle était cette fois devenue neurotoxique en Espagne sur la base d’anecdotes, et en mai 2020, cardiotoxique dans le monde sur la foi d’une base de données imaginaire !
À l’automne 2020, le professeur Raoult déposera deux demandes d’essais dans les EHPAD, soit auprès des populations vraiment à risque, qui seront toutes les deux refusées par l’ANSM.
En mars 2021, l’IHU-MI publie les résultats de ses thérapeutiques Covid sur l’année 2020[19]. Soit 10 429 patients non-sélectionnés dont 16 décès (0,15%), et 8 315 patients traités à l’HCQ ou l’IVM parmi lesquels on dénombre 5 décès (0,06%). Au 31 décembre 2020, la France compte 63 534 morts du Covid[20] pour 2,34 millions de tests positifs. Si on tient compte du fait que la première épidémie a donné lieu à très peu de tests et qu’on ajoute un tiers des tests au chiffre global pour avoir une meilleure estimation, on trouve 3,2 millions de tests positifs, soit une létalité de 1,67%. Les autorités et les médias ignoreront cette étude de cohorte rétrospective.
En avril 2023, l’IHU présente cette fois ses résultats[21] compilés pour l’ensemble des patients traités sur les années 2020 et 2021. Les données publiées viennent de la base de données de la pharmacie des hôpitaux de Marseille pour les traitements et de l’INSEE pour le principal critère d’évaluation, la mortalité. Chaque dossier de patients a été vérifié par un huissier de justice afin de s’assurer d’une part, de leur exactitude, d’autre part, qu’aucun patient n’a été laissé de côté. L’étude atteste, entre autres, que chez les sujets de 65 ans et plus hospitalisés, la mortalité à l’IHU était de 7% contre 20% pour une population comparable d’une étude de l’AP-HP.
Le 28 mai 2023, à l’initiative du professeur Molimard, est publiée dans le quotidien Le Monde, une tribune libre[22] dans laquelle le pharmacologue et ses cosignataires dénoncent la publication de cette étude, accusant à mots couverts les médecins de l’IHU d’avoir prescrit HCQ et AZM illégalement et en cachette. Reçu le lendemain même sur la toujours serviable émission C à Vous[23], le pharmacologue ponctuera même sa diatribe d’un dantesque : « Les bras nous en sont tombés ! ».
François GÉRALD
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